Le psychanalyste franco-péruvien German Arce Ross est né en 1957, à Lima, dans une famille aux origines diverses : mère britannique et père péruvien aux origines basque et autochtone.
Il commence ses études de psychologie en 1974, à l’âge d’à peine 16-17 ans, à l’Université Ricardo Palma (à Lima). C’est aussi à l’âge de 16 ans qu’il publie son premier article (un point d’opinion sur la croyance religieuse dans le journal La Prensa de Lima). Cependant, comme son projet est alors de partir étudier à l’étranger — notamment pour fuir la dictature militaire-socialiste au pouvoir depuis des années au Pérou — il poursuit et finit ses études à l’Institut de Psychologie de l’Université de Sao Paulo, au Brésil, où il séjourne pendant huit ans. Il s’inscrit également pendant deux ans à la Faculté de Philosophie dans cette même université.
S’intéressant dès son plus jeune âge à la littérature (poésie et roman), il participe à deux reprises au Festival International d’Art d’Ouro Preto (Brésil) et effectue des nombreux voyages dans plusieurs pays d’Amérique latine pour s’imprégner de la réalité sociale et culturelle du continent. Il parcourt ainsi le Chili, la Bolivie, le Brésil, le Paraguay, l’Argentine et la République Dominicaine toute une année. Ces voyages le décident à s’engager dans le mouvement politique étudiant contre la dictature militaire au Brésil et pour le retour aux libertés d’expression.
Après ses études de psychologie, en 1980, il décide à nouveau de voyager, pendant plus d’un an, et cette fois-ci dans quelques pays européens. Il séjourne ainsi en Espagne, en Angleterre, en Belgique, en Suisse et en France, où il s’installe en 1983 pour faire son analyse personnelle et rédiger son premier doctorat (en psychanalyse). Par la suite, il écrit un deuxième doctorat (en psychologie) et, confronté au problème des équivalences entre les diplômes internationaux, est obligé de refaire une partie de ses études de psychologie clinique et psychopathologie — notamment le DESS — à l’université en France. Ce long et dense parcours universitaire lui permettra d’animer des séminaires dans la section Psychanalyse du Collège International de Philosophie, mais aussi de développer ses recherches lors de cours hebdomadaires au Département de Psychanalyse de l’Université de Paris pendant 11 ans. Par ailleurs, il dirige les Conférences cliniques du même Département de Psychanalyse (Paris VIII) pendant deux ans. Il enseignera ensuite la psychopathologie au Laboratoire de Psychologie clinique de l’Université de Rennes II et la sémiologie au Laboratoire de Psychopathologie psychanalytique de l’Université de Paris Ouest-Nanterre dont il a été membre-chercheur jusqu’à 2011.
Depuis longtemps animé par le désir d’apporter une contribution sur la psychogenèse des psychoses, German Arce Ross participe, dès son arrivée à Paris, aux travaux de l’École de la Cause freudienne et devient un participant assidu du séminaire hebdomadaire de DEA de Jacques-Alain Miller pendant de longues années. Par ailleurs, ayant rencontré Félix Guattari quelque temps auparavant au Brésil, German Arce Ross est aussi invité à assister à ses séminaires sur la schizo-analyse, rue de Condé, à Paris. Pendant ces années, German Arce Ross est amené à voyager régulièrement à Milan et en profite pour participer aux travaux de l’ancien Centro Studi di Psicoanalisi, dont le directeur est alors le Dr Carlo Vigano. Il est ainsi amené à faire quelques conférences en Italie. Sa première thèse, sur les structures pathologiques de l’amour dans les psychoses, a été dirigée par Gérard Wajeman et soutenue en 1989. La deuxième thèse, sur la mélancolie, débute sous la direction d’Alain Badiou et se termine sous celle de François Sauvagnat. Elle a pour thème les facteurs de déclenchement de la psychose maniaco-dépressive et est soutenue en 1999.
Après une longue analyse personnelle et un contrôle de sa pratique clinique, German Arce Ross se présente à la procédure de la passe en 1997. Il devient membre analyste praticien (AP) de l’École de la Cause freudienne ainsi que membre de l’Association mondiale de Psychanalyse, ce qui ne l’empêche aucunement de garder l’esprit d’un libre penseur.
Son objectif étant de construire une théorie nouvelle et originale concernant les psychoses, c’est au cours de ses travaux de recherche que German Arce Ross est amené à collaborer avec plusieurs services psychiatriques. Dans un premier temps, le service du Dr Roland Broca l’accueille pour une expérience de presque quatre ans au CHS de Prémontré dans l’Aisne, notamment dans le pavillon des patients chronicisés. Le suivi de ces patients est complété par la présentations de malades à l’aide de la vidéo. Ensuite, c’est au tour du Dr Françoise Josselin, chef du service XV du CHS Paul Guiraud de Villejuif, de l’accueillir pour suivre des patients profilés PMD et assimilés, pendant presque deux ans. Finalement, le Dr Philippe Nuss le reçoit dans le service de Psychiatrie de l’Hôpital Saint Antoine (Paris) afin que German Arce Ross mette en place une consultation psychanalytique auprès de patients souffrant de dépressions majeures, de mélancolies anxieuses, d’angoisses de mort et d’états crépusculaires, tout en échangeant avec lui de façon approfondie sur chaque situation difficile. Grâce à ces expériences, German Arce Ross a pu suivre la plupart de ses premiers patients psychiatrisés qui constitueront la base de son enseignement et de sa recherche cliniques. C’est par ce biais de la pratique psychiatrique et de la recherche universitaire en psychopathologie qu’il rencontre le Professeur Georges Lantéri-Laura qui deviendra son principal maître en psychiatrie. Ainsi, ce dernier lui proposera de rédiger la préface de son premier livre juste avant de décéder.
Toutes ces recherches, rencontres, expériences et influences lui ont permis d’élaborer une théorie originale autour de quelques thèmes cruciaux appartenant à la psychopathologie d’aujourd’hui.
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